EN ATTENDANT BOJANGLES d'Olivier Bourdeaut

cecil33 Par Le 07/03/2017

 

Bojangles

EN ATTENDANT BOJANGLES, d'Olivier BOURDEAUT
roman de 159 pages, paru en janvier 2016 / Ed. Finitude (maison d’édition bordelaise

Bio : Il s’agit du premier roman de l’auteur, à 35 ans. Vendu à plus de 50 000 exemplaires, l’ouvrage est une pure fiction qui a enchanté la critique dès sa sortie.
 

C'est un roman fantasque, loufoquerie et tristesse se mêlent. L’auteur prend la peau du fils qui raconte l’histoire avec une naïveté déconcertante. Georges et Constance, ses parents, sont fous amoureux. Ils aiment danser sur l’air de Mr. Bojangles de Nina Simone, p. 15 Mes parents dansaient tout le temps, partout. Avec leurs amis la nuit, tous les deux le matin et l’après-midi. Parfois, je dansais avec eux.

Le fils expose sa vie d’écolier avec humour au cours des premiers chapitres, p. 38 La maîtresse avait une belle permanente couleur sable, comme si elle avait une tempête du désert sur la tête, je trouvais ça très beau. Elle avait aussi une bosse dans la manche, et j’avais d’abord cru que c’était une maladie, mais un beau jour de mauvais temps, alors qu’elle était enrhumée, j’avais vu la maîtresse sortir la bosse de sa manche et se moucher dedans.

Au quotidien, l’extravagante Constance entraîne sa famille dans une fête permanente. Elle a adopté un oiseau exotique, une grue nommée Mlle Superfétatoire. Rien n’est ordinaire dans cette famille. D’ailleurs, la mère souhaite que son mari l’appelle par un prénom différent tous les jours : Georgette, Renée, Louise, Liberty. Les études et les règles de vie ne sont pas la norme à la maison. Ils prônent avant tout les vacances, les cocktails et la danse, les repas tardifs qui n’en finissent pas. Bref, Georges et Constance éduquent leur fils à leur manière avant tout p. 43 « pour les mathématiques, ils me déguisaient avec des bracelets, des colliers, des bagues, qu’ils me faisaient compter pour les additions, et après ils me faisaient tout enlever jusqu’au caleçon pour les soustractions ».

Certains chapitres, par un procédé de flashback, sont uniquement consacrés à la rencontre du couple : Georges ressemblait à un cavalier prussien. Celui-là même qui est représenté sur l’une des toiles de Constance. Elle tombe immédiatement sous son charme. Lui se laisse prendre au piège avec volupté, p. 66 Mon père lui répondit avec retard, en chuchotant les yeux voilés. Je sais bien que vous m’aimez, mais que vais-je faire de cet amour fou ? Que vais-je faire de cet amour fou ? … quelle merveille… Je ne peux pas m’en priver… Certainement pas… Cette folie m’appartient aussi.

Pourtant, un incident fera vaciller l’heureuse famille. Comment pourront-ils, tous les trois, surmonter l’inévitable ?  

Critique parue le 20/3/20, Babelio : https://www.babelio.com/livres/Bourdeaut-En-attendant-Bojangles/804724/critiques?tri=dt